- vénalité
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• 1573; lat. venalitas1 ♦ Hist. Le fait (pour une charge, une fonction) de pouvoir s'acheter, se vendre. La vénalité des charges, des offices : sous l'Ancien Régime, système complémentaire de l'hérédité des offices, qui donnait au titulaire la faculté d'aliéner sa charge contre une somme d'argent.2 ♦ Le fait d'être cédé pour de l'argent au mépris des valeurs morales.♢ (1780) Caractère ou comportement d'une personne vénale. ⇒ bassesse, corruption. « désarmer le Duc, en tablant sur sa vénalité, en lui offrant une rançon de manoirs et de prés » (Huysmans).Synonymes :- bassesse- corruptibilitéContraires :- incorruptibilité- intégrité- probitévénalitén. f.d1./d HIST Fait (pour une charge, une fonction) de pouvoir être obtenue et cédée pour de l'argent.d2./d Fait d'être vénal; caractère d'une personne vénale.⇒VÉNALITÉ, subst. fém.A. — HIST. Fait (pour une charge, une fonction) de pouvoir s'acquérir à prix d'argent; caractère des offices de finances, de judicature puis militaires qui, en France, du XVIe s. jusqu'à la Révolution, furent concédés contre de l'argent par l'administration royale. Vénalité des grades; vénalité des offices. C'est à ce même besoin d'argent, joint à l'envie de n'en point demander aux états, que la vénalité des charges dut sa naissance (TOCQUEVILLE, Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 186). La noblesse s'en prenait à la vénalité et à l'hérédité des charges qui constituaient une autre aristocratie: car le tiers état était en réalité la noblesse de robe (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 202).B. — Caractère de ce qui se cède en échange d'argent, au mépris des valeurs morales; comportement d'une personne vénale. Le rédacteur d'une telle rubrique est avant tout un spécialiste (...) il faut qu'il connaisse parfaitement toutes ces questions, qu'il soit bien informé et qu'il soit honnête. Car, là plus qu'en aucune autre rubrique du journal, la vénalité d'un rédacteur peut avoir des conséquences catastrophiques pour les lecteurs qui lui font confiance (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p. 125).Prononc. et Orth.:[venalite]. Ac. 1694, 1718: ve-; dep. 1740: vé-. Étymol. et Hist. 1573 (Cl. PARADIN, Hist. de Lyon, p. 370 ds GDF.). Empr. au b. lat. venalitas, -atis « id. », dér. de venalis, v. vénal. Fréq. abs. littér.:84.vénalité [venalite] n. f.ÉTYM. 1573; bas lat. venalitas « vénalité », de venalis. → Vénal.❖1 Hist. Le fait (pour une charge, une fonction) de pouvoir s'acheter, se vendre. || La vénalité des charges, des offices, sous l'Ancien Régime : système complémentaire de l'hérédité des offices, qui donnait au titulaire la faculté d'aliéner sa charge contre une somme d'argent (ce système fut supprimé le 18 sept. 1789 par Mirabeau, après la nuit du 4 août). → Inamovibilité, cit. 3; partisan, cit. 5.1 Toute la France répétait, et croyait répéter après le cardinal de Richelieu, que la vénalité des offices de judicature était très avantageuse (…) non seulement cet abus paraissait à tout le monde irréformable, mais utile : on était si accoutumé à cet opprobre qu'on ne le sentait pas (…)Voltaire, Dict. philosophique, Vénalité.2 (XVIIIe). Le fait d'être cédé pour de l'argent au mépris des valeurs morales; habitudes vénales, dans un groupe. ⇒ Corruption (→ Boue, cit. 10; contamination, cit.).3 (1780). Caractère ou comportement d'une personne vénale. ⇒ Bassesse, corruption (→ Compter, cit. 35). || Le parlement ne pouvait rester sous l'accusation d'une vénalité déshonorante (→ Prévarication, cit. 1). || La vénalité des consciences.2 (…) espéra-t-il, enfin, désarmer le Duc, en tablant sur sa vénalité, en lui offrant une rançon de manoirs et de prés ?Huysmans, Là-bas, XVI.
Encyclopédie Universelle. 2012.